Par Ludo - Le 31-08-2022
Alors que NielsenIQ annonce 5,7 % de rupture de stock en Aout 2022 (en juin, le taux de rupture n’était que de 1,2%), que l’inflation (+6,3% en Août) ne cesse d’augmenter en France et que les défi de logistiques et de recrutement sont importants, l’inquiétude monte pour les distributeurs et les consommateurs. Voici la liste non-exhaustive des produits qui subissent déjà ou pourraient subir une pénurie cet hiver.
Vous avez probablement remarqué que la moutarde est quasi introuvable ces dernières semaines et que quand on fini par mettre la main sur un pot, son prix a beaucoup grimpé (+14%).
Et pour cause… 4 pays se partagent la culture des graines de moutarde, le Canada, l’Ukraine, la Russie et dans une moindre mesure la France. Si les raisons de la baisse de production et de livraison sont claires pour la Russie et l’Ukraine, c’est la sécheresse 2021 qui explique la baisse de production au Canada. En effet, le pays à subit de plein fouet l’absence de pluie l’an dernier, ce qui a engendré une baisse de production de la graine de moutarde de 50%.
Bonne nouvelle toutefois, bien que les prix risquent de rester élevé, la production Canadienne est bien meilleure en 2022 et les pots de moutarde devraient être de retour en rayon début 2023.
La sécheresse historique de 2022 est un gros coup dur pour les producteurs de lait. En effet, alors que les vaches devraient brouter de l’herbe bien grasse dans les pâtures, la situation est tout autre.
Les éleveurs sont obligés de prélever dans les réserves de fourrage pour nourrir leur bétail, se mettant en difficulté pour cet hiver. Par ailleurs, la sécheresse a un impact direct sur la production de foin puisque la récolte d’herbe était en baisse de 21% en Juillet 2022. Pour couronner le tout, le coût des céréales destinées à compléter l’alimentation des bovins a explosé, obligeant nombre d’éleveurs à se séparer d’une partie de leur cheptel pour survivre.
Enfin, en période de canicule, les vaches se nourrissent moins, ce qui engendre une baisse directe de la production de lait. Face à ces difficultés monstres, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) Christiane Lambert, demande d’ores et déjà aux distributeurs d’augmenter les prix de vente du lait pour aider les producteurs.
L’ensemble des ingrédients sont réunis pour que le prix du lait et des produits dérivés tels que le beurre, les yaourts ou le fromage soit en forte hausse et que certaines difficultés d’approvisionnement soient perceptibles ces prochaines semaines.
Pour les mêmes raisons que le lait, la viande bovine pourrait se faire rare dans les rayons. En effet, si les agriculteurs se séparent d’une partie de leurs bêtes faute de pouvoir les nourrir correctement, cela risque d’engendrer une baisse de la production de viande dans les années à venir.
La rareté engendrant une hausse des coûts, votre steak haché risque surtout de subir une importante hausse de prix et cette hausse risque de durer un moment.
Ce n’est ni la sécheresse, ni la guerre en Ukraine qui tend la production d’oeufs ou de volailles mais la grippe aviaire qui frappe la France depuis plusieurs mois. Les abattages de masse sont monnaie courante. Conséquences ?
Ici encore, ce ne sont pas la sécheresse ou la guerre qui empêchent la production de biscuits, mais la suspicion de Salmonelle dans une usine Belge du groupe Mondelez. Le groupe qui produit les biscuit Pim’s, Pepito, Granola, Petit Ecolier ou encore Mikado.
L’usine a repris son activité début Août et un retour à la normale devraient intervenir dans les semaines à venir.
En raison de la sécheresse et des périodes répétées de canicule, les oliviers risquent de ne produire que très peu de fruits cette année. Les oliverons estiment une possible baisse de rendement de 50% en Provence. Or, deux tiers des huiles d’olive Française dépendent de cette production.
Les vagues de chaleur successives n’ont pas épargné l’Espagne et l’Italie, deux importants producteurs d’huile d’olive, mettant en péril l’approvisionnement mondial. En effet, les deux pays tablent sur une baisse de production de 25 à 30%.
Il est donc certain que les prix de l’huile d’olive et de ses produits dérivés augmenteront et probable que les rayons se vident cet hiver.
Selon la Confédération internationale des légumineuses, la production de pois chiche est en baisse de 20% cette année en raison de la sécheresse.
Mais ce n’est pas la seule explication des tensions d’approvisionnement du pois chiche en France. En effet, on peut dire que cette légumineuse enchaine les revers. Voici le détail :
Bref, tout laisse à penser que le pois chiche et ses dérivés comme le houmous se feront rares en magasin cet hiver.
Alors que les producteurs de patates Bretons et Nordistes ont bradé leurs récoltes en 2020 en raison de l’épidémie de Covid et la fermeture des restaurants, la récolte 2022 s’annonce terrible. En effet, la sécheresse a un impact direct sur la taille et la quantité des pommes de terre. Conséquence ?
Comme la pomme de terre, la culture du maïs souffre des fortes chaleurs. Selon le spécialiste des risques agricoles Agritel, la récolte 2022 s'annonce catastrophique. C'est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour les agriculteurs puisque le maïs est largement utilité dans l'alimentation des bêtes.
Après un printemps et un début d’été pauvre en huile de tournesol en raison de la guerre en Ukraine, obligeant les industriels à revoir nombre de leurs recettes. La tension semble résorbée et les bouteilles d’élixir jaune sont durablement de retour en rayon.
Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’abondance énergétique lors du conseil des ministres de rentrée, nous devons probablement nous attendre à ce que la liste des produits sous tension s’allonge dans les prochaines semaines tant les coûts de production vont grimper. Par ailleurs, les météorologues redoutent des inondations cet automne, de quoi inquiéter les agriculteurs.
Affaire à suivre…
Tout ce qui change au 1er Septembre 2022